La HADOPI, dont l’efficacité n’est plus à démontrer, s’est intéressée au site de DDL WawaCity, qui fait partie des plus gros sites de DDL français, afin de récolter le plus de données possible sur les pratiques dans le warez. WawaCity, qui était le troisième site de téléchargement français au moment du lancement de l’étude en 2013, laisse apparaître des informations sur les clics, permettant ainsi à HADOPI de calculer l’impact de chaque uploader.
10 uploaders représentent 80% des clics
HADOPI s’est intéressé à WawaCity car il faisait partie des sites de téléchargement les plus populaires, même si son audience a progressivement baissé, mais surtout car il était le seul à avoir eu la mauvaise idée de laisser apparaître ses statistiques. La plupart des sites censure ces données par précaution, comme nous l’évoquions dans notre article sur les statistiques et le warez. Pendant un an, la HADOPI a ainsi vérifié le nombre de clics sur les liens en les reliant aux uploaders du site. Il s’avère que sur les 123 uploaders du site, les 10 plus gros ont postés 81% des liens, représentant ainsi 76% des clics !
Ces uploaders, appelés « big uploaders » par la HADOPI, postaient notamment sur des filehosteurs rémunérateurs comme Uploaded. Ce qui signifie que le téléchargement de fichiers leur rapporte de l’argent et devient pour certains une activité à part entière, instaurant ainsi une relation gagnant-gagnant avec le site qui, pour sa part, se rémunère sur la publicité.
HADOPI tenter de démontrer l’impact financier de WawaCity
Autre information intéressante issue de cette étude, la HADOPI a essayé de calculer le préjudice créé par ces uploads en considérant qu’un téléchargement illégal correspond à un téléchargement payant perdu, équation qui a ses limites. En listant le Top 30 des films présents sur WawaCity, elle obtient un préjudice de 12,8 millions d’euros dont 92% sont imputables aux « bigs uploaders » qui sont les plus actifs sur les blockbusters. Ce préjudice financier ne correspond qu’à 0,51% du budget marketing des films, relativisant ainsi l’impact du warez sur l’industrie du cinéma. Cependant la HADOPI rappelle que ce préjudice n’émane que d’un site parmi tant d’autres..
A de nombreuses reprises, nous avons pronostiqué que ces uploaders deviendraient les futures cibles de la lutte anti-piratage et cette étude le confirme. Cependant, il aurait été plus judicieux de s’intéresser à T411 pour lequel les données sont aussi accessibles mais dont les uploaders ne suivent pas de logique pécuniaire directe (n’ayant pas de rémunération sur les téléchargements) mais étant plus facilement repérables (par le protocole P2P).
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