Culture

[Chronique Game #1] Critique de Betrayer

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Nous sommes en 1604 et tout laisse à penser que vous êtes un colon britannique, seul survivant du naufrage de votre navire, échoué sur une plage de Virginie. Après avoir récupéré parmi les débris tout ce qui peut vous être utile, vous vous enfoncez dans les terres à la recherche d’aide…

C’est ainsi que commence Betrayer, un FPS d’exploration horrifique, disponible uniquement sous Windows et qui nous propose de vivre une aventure inspirée des événements mystérieux survenus à Roanoke Islande, la première colonie permanente britanno-Américaine dont les 110 habitants eurent totalement disparu à la fin du XVIe siècle.

La première chose qui vous interpellera dans le jeu est le parti pris esthétique qui vous fera jouer dans un univers en noir et blanc teinté de petites touches de rouge. Si nous avions déjà connu ça dans des titres tels que MadWorld , ce ne fus jamais de manière aussi minimaliste et là où le titre de Platinum Games se servait du rouge pour ajouter une dimension gore autrement difficile à atteindre, celui de Blackpowder s’en sert pour mettre en évidence les éléments importants de l’environnement.

bretayer avis

Un choix qui contribue fortement à l’atmosphère anxiogène qui règne dans cet univers au même titre que sa bande-son, tout aussi minimaliste et dépouillé. Ici pas de musiques ou de dialogues. Seuls le bruit de vos pas et le souffle du vent rythmeront votre aventure. Ne croyez pas pour autant que votre ouïe ne sera pas mise à contribution, l’écoute étant même un élément du gameplay indispensable à votre progression vous prévenant par exemple de la présence d’items avec lesquels interagir.

Mais ce ne sont pas les seuls éléments qui contribuent à l’angoisse du joueur, les mécaniques de jeu sans atteindre celles d’un Dark Souls, se révèlent assez difficiles et l’échec est relativement punitif. Mourrez une première fois, et vous réapparaîtrez au point de respawn laissant votre équipement sur les lieux de votre décès. Mourrez une seconde fois et cet équipement est définitivement perdu. Événement malheureux qui devrait vous arriver quelques fois au cours de votre aventure si vous n’y prenez pas garde. Les ennemies étant assez difficiles à vaincre,. autant dire que vous ne tenterez pas deux fois d’attaquer un groupe au mousquet, celui-ci mettant de plus un temps interminable à se recharger.

Ajoutez à cela qu’aucun objectif n’est jamais clairement défini et vous vous sentirez vraiment dans la peau d’un survivant perdu dans un territoire hostile et à la merci du moindre danger.

batrayer - gameplay

Malheureusement, tout n’est pas rose dans ce titre et bien que la patte de Craig Hubbard (la série Fear, Blood, etc…) ainsi que celle de tous les anciens de Monolith et Snowblind participant au projet se ressentent dans tous les recoins du titre, de la qualité d’écriture au level design en passant par l’atmosphère générale du jeu, on ressent également qu’ils n’ont eu que peu de moyens pour achever leur oeuvre (d’où l’accès anticipé sur steam qui permit au titre de voir le jour).

Le jeu se révèle assez limité techniquement, les éléments du décor au second plan baignant dans un léger flou qui n’a rien d’artistique. Pour de l’unreal engine 3, même si le moteur est vieillissant, on a déjà vu bien mieux. Autre souci, et de taille cette fois, l’IA du jeu complètement à la ramasse qui s’explique principalement par la présence quasi exclusive d’artistes au sein de l’équipe. On regrettera qu’ils n’aient pas eu leur Jeff Orkin comme au temps de FEAR. On aurait eu entre les mains un véritable chef-d’œuvre.

Ce jeu est pour moi voué à vivre la même destinée qu’un Deadly Premonition, des critiques au mieux moyennes à la sortie, mais des ventes assurées sur la durée. Je pense qu’il deviendra un titre de référence pour une petite frange de joueurs capables de faire abstraction des faiblesses techniques. En tout cas j’ai personnellement pris un grand plaisir à découvrir cet univers et j’ai hâte de voir ce que nous réservera Blackpowder Game pour l’avenir.

Remarques :
– Si se titre vous intéresse, sachez tout d’abord que pour en profiter pleinement, il vous faudra un assez bon niveau en anglais. La totalité des textes étant rédigés dans un langage assez soutenu et il n’est pas prévu de traduction française officielle pour le moment.
– Évitez également toutes les versions alpha qui trainent ça et là, trop de bugs gâchent le plaisir de jeu. Pour une expérience confortable optez pour la 1.1 ou supérieur.
– Si vous êtes réfractaire à la bichromie, vous pouvez jouer avec la colorimétrie dans les options et ainsi afficher les couleurs. Le titre perdra un peu de son sel mais pas son ambiance. Le noir et blanc laissant place à un enfer vert toujours surmonter d’une pointe de rouge.
– Privilégiez-les courtes sessions de jeu (1 à 2 heures) le titre pouvant être assez répétitif dans certaines de ses phases.
– Si vous souhaitez soutenir les auteurs et que vous êtes pas à la recherche du tarif le plus bas, privilégiez un achat directement sur leur site, la commission reversée à Valve sera moins importante.

Nous arrivons donc au bout de la première chronique culture de Warez-Business.com, tous les mercredis sera publié une autre chronique mais sur un autre style de support culturel (jeux, musique, films, séries,..). Merci à Lyacon d’avoir partagé son savoir.

kaon.ly@laposte.net'
Fils illégitime d'une Vectrex et d'une Dreamcast, je tenterai de vous faire découvrir chaque mois les jeux les plus intéressants auxquels je me suis frottés.

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