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La RIAA embarque CloudFlare, NameCheap et Leaseweb dans sa guerre contre le clone de GrooveShark

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Cloudflare ne veut pas s'opposer au téléchargement illégal

Nous vous avions rapporté la bataille juridique autour de Grooveshark qui s’est déroulée il y a un mois. Le site de streaming musical gratuit devait faire face à une réclamation de 736 millions de dollars de dommages et intérêts par les majors de l’industrie musicale. L’équipe de Grooveshark a fermé précipitamment le site ,s’est confondu en excuses, bref :une belle victoire pour l’industrie du disque … mais de courte durée puisque dans la foulée de la fermeture, un clone de Grooveshark a vu le jour, devenant ainsi une cible prioritaire pour la puissante RIAA (association des majors de la musique) qui se lance dans une guerre acharnée et requiert la coopération de CloudFlare et Leaseweb. Une guerre ouverte qui risque d’avoir de grosses conséquences pour le milieu du téléchargement.

CloudFlare : un CDN très populaire parmi les sites de téléchargement

Pour expliquer en quelques mots le fonctionnement de CloudFlare, c’est un CDN qui permet (entre autres) de protéger son site des attaques en faisant transiter le trafic web par leurs serveurs. Les internautes (y compris les pirates) n’accèdent pas directement au serveur du site en question, mais par ceux de CloudFlare (comme c’est le cas sur NextWarez). Ce qui a pour effet de cacher l’adresse IP du serveur, il devient alors impossible de savoir où sont hébergés les sites.
En utilisant massivement CloudFlare, les sites de téléchargement (y compris les plus gros sites de DDL français) améliorent leurs vitesses de navigation certes, mais surtout empêchent les ayants droit de porter plainte auprès des hébergeurs de leurs sites. En effet, les hébergeurs en cas de requête DMCA sont obligés de supprimer le contenu incriminé. Or le clone de Grooveshark utilisant CloudFlare, la RIAA fait pression auprès de CloudFlare afin de connaître la localisation du serveur nécessaire pour faire fermer le site.

Malgré les demandes, le service américain refuse de coopérer en communiquant cette information. Ils expliquent avoir transmis à leur client les requêtes de la RIAA, mais qu’étant donné qu’ils n’hébergent pas de contenus sur leur service, ils ne sont pas tenus de coopérer davantage. Dans les faits, CloudFlare ne sert que de proxy, ils encaissent le trafic du site sans héberger le contenu. Mais s’annonce ici une bataille judiciaire très intéressante. En effet, si CloudFlare cède à la pression, les nombreux sites de warez qui utilisent leurs services vont devoir s’en priver, ce qui va entraîner une perte de chiffre d’affaires pour CloudFlare. Cependant, CloudFlare étant utilisé par une majorité de services légaux, vont-ils avoir les épaules pour supporter une bataille juridique afin de sauver une minorité de leur clientèle ? Le signal envoyé serait très fort, nul doute que tous les sites de téléchargement attendent avec impatience le dénouement de l’affaire qui fera jurisprudence.

De son côté, la RIAA se bat sur plusieurs fronts pour faire fermer le clone de GrooveShark en s’en prenant au nom de domaine et de l’hébergeur supposé.

Nom de domaine supprimé par NameCheap et Leaseweb dans le viseur

Le clone de Grooveshark a dû changer de nom de domaine après une ordonnance de la Cour auprès du registar Namecheap mais cela n’a pas empêché le site de revenir sous un nouveau nom de domaine enregistré dans la foulée.

La RIAA, en attendant de dénouer la situation avec CloudFlare, s’attaque parallèlement à Leaseweb, un hébergeur néerlandais, qu’ils soupçonnent fortement d’héberger le clone de Grooveshark. McDevitt le responsable antipiratage de la RIAA s’explique :

Leaseweb a une longue histoire dans l’hébergement de sites pirates, il a hébergé Megaupload un site pirate notoire (et maintenant avéré) qui a fait l’objet de la plus grosse affaire judiciaire dans le domaine du partage de fichiers sous copyright. De nombreux autres exemples d’infractions par Leaseweb sont connus par la communauté antipiratage

Des soupçons certes justifiés, mais qui ne reposent sur aucune preuve. Nul doute qu’en l’absence de réaction de la part de CloudFlare, la RIAA restera bloquée. Elle est actuellement dans l’incapacité de porter plainte contre ces services, mais le ton employé lors de ses déclarations ne laissent transparaître aucun doute sur ses objectifs.

Cette affaire est très instructive car, même si le clone de Grooveshark est loin d’être parmi les plus gros sites de téléchargement ou de streaming illégaux (du fait de sa création récente), son déroulement aura de gros impacts sur l’avenir de l’ensemble du secteur. Les décisions prises changeront les règles du jeu. Si CloudFlare résiste, sa popularité auprès des sites de téléchargement en sera renforcée, en revanche, s’il cède, l’impact sera destructeur pour beaucoup de sites qui se reposent sur sa protection. Affaire à suivre de près sur NextWarez.com

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6 Commentaires

  1. Impossible de trouver ce « clone ». Projet déjà à l’eau ?

    1. Il semblerait effectivement

  2. « De son côté, la RIAA se bat sur plusieurs fronts pour faire fermer le clone de CloudFlare en s’en prenant au nom de domaine et de l’hébergeur supposé. »
    Le clone de Grooveshark non ?

    1. Oui merci on modifie !

  3. Super news !

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