Une base de données des torrents les plus risqués présentée par le site TorrentTags : une fausse bonne idée ? Récemment, le site australien TorrentTags aurait eu l’idée de présenter à la communauté pirate une base de données répertoriant les torrents les plus risqués à partager. Une liste en collaboration avec les pirates et les ayants droit. Une idée intéressante qui présente des avantages, mais aussi quelques inconvénients.
Fonctionnement de TorrentTags, lister les torrents sous surveillance
Le téléchargement illégal peut être risqué : procès, amendes, perquisitions, menaces, honeypots… La pression de la justice est présente même après les années (Emule). Des Australiens proposent un site regroupant une base de données des torrents les plus risqués: TorrentTags.
Cette sorte de Chilling Effects (répertoire des plaintes faites aux sites pirates) fourni une liste présentant les torrents sur lesquels :
- il y a une plainte déposée par Digital Millennium Copyright Act (DMCA)
- il y a eu l’ouverture d’un procès en rapport avec ces mêmes torrents,
- des personnes ont alerté d’un risque ou d’un danger,
- les ayant-droits ont directement prévenu de leur surveillance de leur contenu
Dans un premier temps, les torrents sont inscrits en fonction de l’actualité sur internet ou par la propre initiative des ayants droit. Dans un second temps (le plus controversé), le site appelle directement les détenteurs de droits et leur demande le contenu qu’ils souhaitent partager librement ou pas. La team TorrentTags a déclaré :
Nous espérons que TorrentTags sera en mesure de servir de base de données de manière accessible pour les utilisateurs de torrents. Nous espérons également que TorrentTags aidera à faire disparaitre la stigmatisation sociale injustement associée au peer-to-peer afin qu’il puisse être utilisé à des fins de partage de fichiers.
Les avantages et les inconvénients de TorrentTags
TorrentTags permettrait de lutter contre les « Honeypots » (technique de défense des industriels qui consiste à attirer les pirates à l’aide d’un torrent « piégé » afin de les identifier et éventuellement demander réparation). La communauté pourrait reconnaitre ces torrents et éviter de les partager.
Jouant en ce sens, les propriétaires des fichiers qui exposeraient publiquement les torrents surveillés pourraient faire diminuer le téléchargement, tout évitant les problèmes pour ceux qui les partagent. Cependant, en faisant cela, ils ne pourraient plus demander de compensation financière.
Cependant, des torrents peuvent être ajoutés après le début d’un procès, ce qui peut comporter un risque pour tous ceux qui auraient utilisé ces mêmes torrents auparavant. Cela n’aurait plus réellement d’utilité pour la communauté. Comment être sûr de la fiabilité de certains torrents de la liste puisque l’existence d’une plainte déposée par la DMCA ne veut pas dire qu’il y a nécessairement une surveillance ? Et le contraire est aussi problématique.
Nous pourrions douter de son impact chez les internautes, car même après que des internautes aient été poursuivis publiquement pour avoir téléchargé et partagé le film Dallas Buyers Club, il existe encore des personnes qui continuent à télécharger le film.
Des avantages et des inconvénients existent pour les deux camps. Tout comme les Blocklists ou le site Chilling Effect à l’époque, TorrentTags a encore besoin de faire ses preuves en terme d’utilité et de fiabilité. Mais le principe est intéressant, car, si cela fonctionne, TorrentTags pourrait être, à terme, une incroyable ressource pour protéger les utilisateurs de BitTorrent, mais aussi être une méthode antipiratage. Mais que ce passera-t-il si les ayants droit commencent à y inscrire tous leurs fichiers ?
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