L’ALPA (Association de Lutte contre la Piraterie Audio-Visuelle) vient de dévoiler une étude des comportements des internautes français en termes de piratage sur la période 2009 à 2015. Cette étude, réalisée en partenariat avec Médiamétrie et le CNC, nous en apprend plus sur les pratiques des français en termes de piratage. Ils sont près de 30% à consulter des sites pirates, la plupart sont des CSP+ et ils préfèrent le DDL.
Le piratage stable, les protocoles variables
Au fil des années, on remarque une certaine stabilité dans le pourcentage de la population qui consulte des sites pirates. Entre 2009 et 2015, ce chiffre a varié entre 29% et 32%, en 2015 les pirates représentent 30% des internautes de plus de 2 ans, soit 14 107 000 internautes !
Si le nombre d’internautes accédant à des sites pirates reste stable, leurs habitudes de consommation sont très mouvantes. En 2009, le P2P s’offrait la part du lion, il a progressivement chuté au profit du DDL qui culmine à 7,6 millions d’utilisateurs mensuels (probablement l’effet HADOPI). Le DDL, symbolisé en France par Zone-Téléchargement, a quand même connu un fléchissement au moment de la chute de Megaupload. Le streaming quant à lui est assez stable et a l’air d’être indépendant des deux autres protocoles, même si on ressent une légère baisse en 2015 (à cause de l’arrivée de Netflix ?).
Une sociologie des pirates
L’intérêt de cette étude est qu’elle offre aussi des informations sur la sociologie et les goûts des pirates. En 2015 les films les prisés pour les pirates français sont Jurassic World, La Famille Bellier, Taken 3 et Mission Impossible – du cinéma d’auteur 😉 -. Les séries les plus téléchargées en France sont, sans surprises, The Walking Dead, Game Of Thrones (qui atteint un million de téléchargement pour le premier épisode de la nouvelle saison) et Les Revenants.
Cette étude révèle que d’une manière générale, le pirate type est plutôt un homme, CSP+, d’une quarantaine d’année avec un bon salaire. Cependant on observe de légères différences selon les protocoles. L’amateur de torrent est masculin (63%), âgé de plus de 25 ans et avec un niveau de salaire plus faible que les autres protocoles. L’amateur de DDL quant à lui, reste masculin, mais plus aisé financièrement, il est lui aussi assez mature. Le streaming lui touche plutôt les femmes (51%), les très jeunes et les étudiants moins fortunés, une génération qui a grandi avec HADOPI et l’impression que le streaming était légal.
Cette étude a pour but de prouver que « le fléau du piratage reste très élevé en France » et qu’il « met en péril la création audiovisuelle et entrave l’essor de l’offre légale ». À noter que les différences entre la consultation d’un site et la consommation pirate sont importantes, en streaming seulement 1,48 million d’internautes consomment pour 4,73 qui consultent ! Pour cette étude, Médiamétrie a installé un traceur sur un échantillon de 20.000 personnes représentatif de la population française.
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