La semaine dernière, GroupM, plus grande entreprise de media publicitaires au monde, a annoncé qu’elle allait multiplier ses efforts pour interdire la publicité sur les sites pirates. Cela pourrait s’apparenter à une petite révolution dans la lutte contre le téléchargement frauduleux. Cependant, nous allons voir pourquoi certaines régies publicitaires ne sont pas prêtes à arrêter de travailler avec ce type de sites.
Agir sur le porte-feuille pour bloquer les sites pirates
GroupM, leader mondial dans les media, la publicité et le marketing, a adopté un ensemble de directives contre le piratage. Désormais, l’entreprise exige à ses partenaires de consentir aux nouvelles normes, relativement strictes, afin d’interdire l’accès à la publicité sur les sites pirates. Cette annonce va certainement avoir un lourd impact sur l’industrie de la publicité.
Les ayants droit, notamment la Motion Picture Association of America (M.P.A.A.), ont manifesté leur engouement pour la démarche de GroupM. Contre toute attente, cette action n’est pas inédite. En effet, il y a déjà eu ce type d’action à l’encontre des publicités présentes sur les sites de téléchargement illégaux. Au Royaume-Uni, il y a déjà une centaine d’agences de publicité qui interdisent activement toute publicité sur les sites pirates. Mais désormais, avec GroupM, cette approche n’est plus isolée et prend une toute autre tournure.
Les sites de téléchargements font encore les intérêts de certaines régies de publicité
Néanmoins, nous pouvons affirmer que cette annonce ne va pas concerner certaines régies de publicité présentes sur les sites de téléchargement illégal. En effet, tout dépend du « public cible » et du produit proposé.
Toutes les régies de publicités ne peuvent pas mettre de bannières, pop up et autres skyscraper sur des sites « grand public », en effet certaines proposent du contenu douteux qui flirte avec l’illégalité (annonces pour adultes, promotions, réductions de jeux…). De plus, le pourcentage qui revient à l’administrateur pour 1 000 clics est moins cher sur les sites de téléchargements.
En échange d’une participation importante dans le produit, certaines entreprises profitent de ce système et agissent comme intermédiaires entre les sites de téléchargement et les annonceurs. Ces entreprises peuvent aller jusqu’à valoriser fièrement leurs coopérations avec les sites pirates en espérant convaincre ceux qui hésitent encore à se joindre à eux.
Dans tous les cas, les efforts « anti-piratage » ne vont pas empêcher l’argent de circuler vers les sites de téléchargement illégal. Nous ne sommes pas certains qu’il y aura des conséquences sur les régies publicitaires exploitant ce genre de site. Nous pouvons redouter que les annonces de produits « grand public » disparaissent petit à petit, privilégiant la place aux annonces plus douteuses.
Après cette réflexion, une question se pose: « Les mesures « anti-piratage » luttent-elles réellement contre le téléchargement illégal ou favorisent-elles involontairement l’annonce d’offres malveillantes présentant des risques d’escroquerie? »
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