Certains emploieront l’image très galvaudée de « l’arroseur arrosé » pour décrire le cinéaste français. En effet, Luc Besson s’est érigé en symbole de la lutte pour la défense des droits d’auteur depuis des années, pourtant son studio EuropaCorp vient d’être condamné pour contrefaçon dans le cadre de sa saga à succès : Arthur et les Minimoys.
Luc Besson, fervent défendeur de la répression contre les pirates
Dans sa bataille contre les pirates, la HADOPI a pu se reposer sur des soutiens de poids, Luc Besson en fait partie. Le célèbre réalisateur français a fait savoir à de nombreuses reprises son opposition au téléchargement illégal. Il a persisté et Il avait ainsi signé une tribune dans Le Monde en 2009 où il se plaignait que les sites de streaming ne soient pas visés par la riposte graduée d’HADOPI (lire notre article : le streaming comment ça marche).
Il est un délit maintenant reconnu de tous : celui de visionner des films gratuitement sur son ordinateur via Internet. On appelle ça le « piratage », bien que l’image soit bien moins glamour que celle du capitaine Sparrow bravant les forces de l’océan. Le piratage est tout simplement « un vol caractérisé ».
EuropaCorp condamné pour contrefaçon
Comme le relève BFMTV, EuropCorp le studio de Luc Besson a été condamné pour contrefaçon par le Tribunal de Grande Instance de Paris le 8 Janvier 2016. En effet, le studio avait versé des cachets de plusieurs de dizaines de milliers d’euros à 4 dessinateurs principaux du film Arthur et les Minimoys, mais aucun intéressement sur les recettes réalisées par le film. Or le droit d’auteur reconnaît depuis 60 ans des royalties aux auteurs importants d’une œuvre, et il n’est possible de rémunérer au cachet que les auteurs secondaires. Même si Luc Besson a insisté sur l’aspect secondaire des artistes, les artistes eux accusent le studio de minimiser leur travail de création. Le TGI a tranché en faveur des artistes.
Avec 108 millions de recettes uniquement sur le premier épisode, cette affaire est une histoire de gros sous. Les dessinateurs peuvent aspirer à 0,3% des recettes totales de la saga, soit 7,2 millions d’euros ! Pour le moment, aucun montant n’a été décidé par le tribunal, mais un expert a été mandaté pour le déterminer. EuropaCorp a été condamné à verser 15.000 euros de frais de procédure, plus 55.000 euros de « provision à valoir sur leur préjudice ». Outre les recettes du film, la question du merchandising devra être évaluée, le studio rémunérant bien les dessinateurs à hauteur de 1,5% uniquement sur les personnages secondaires; si ce personnage était associé au personnage principal, le studio pouvait faire sauter leur rémunération.
EuropaCorp a déjà signalé qu’ils allaient faire appel de cette décision, qu’ils ont tenté de minimiser en rappelant que le tribunal a refusé la plupart des demandes des plaignants. Vous pouvez suivre l’actualité du téléchargement sur NextWarez, suivez-nous sur Twitter et Facebook.
on va quand meme pas payé ses films de merde