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Iggy Pop dessine sa vision de la consommation de la musique

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Iggy Pop sa vision consommation musique

On est pas sans savoir que les maisons de disques et les artistes expérimentent de nouvelles manières de vendre la musique. Après le téléchargement légal qui voit sa part augmenter au détriment des ventes physiques, on voit l’augmentation des services de streaming payant comme Deezer, Spotify ou plus récemment Beats Music.  Ces alternatives aux traditionnelles galettes ne font pas forcément l’unanimité, certains artistes explorent même d’autres pistes, pas toujours au goût d’Iggy Pop.

Une attaque à l’album gratuit de U2 qui trompe le consommateur et désert le mouvement

L’ex-leader des Stooges, que les plus jeunes reconnaitrons comme l’acteur des publicités d’un site de petites annonces, se montre très réticent à la dernière opération entre Apple et U2. À l’occasion de la sortie de l’iPhone 6, l’entreprise californienne avait automatiquement téléchargé gratuitement chez tous ses clients (iTunes, iPod, iPhone, iPad,..) le dernier album de U2 Songs of Innocence. Cette opération a rencontré un tollé de la part des utilisateurs qui n’ont pas apprécié qu’on télécharge sans leur consentement cet album. Iggy le souligne très justement : « les gens qui ne voulaient pas du téléchargement gratuit [de l’album de U2] ont essayé de dire « N’essayez pas de me forcer », et [ces derniers] ont marqué un point », mais au-delà de cette pratique cavalière il apporte une question de fond.

Cette opération très lucrative pour le groupe, qui a été rémunéré pas moins de 100 millions d’euros (pour le téléchargement gratuit de son album et la campagne marketing simultanée), dessert l’ensemble des artistes pour Iggy. Les auditeurs sont habitués à une relation avec l’artiste, relation se concrétisant par un achat en échange d’un produit, en se faisant payer par une entreprise et non pas l’auditeur final, U2 détruit cette notion de valeur. Il souligne un dernier point fort intéressant : « les plus grands groupes proposent des billets à prix fous ou donnent leur musique gratuitement avant qu’elle ne fasse un flop, tout ça pour rester importants. Il y a quelque chose dans ce système qui pue ».

Ne pas blâmer les pirates, mais se libérer des maisons de disques

Malgré des analogies (justifiées) entre le vol et le téléchargement, il n’appelle pas à une répression plus forte des pirates. Il va même jusqu’à comparer cela avec des temps plus anciens : « Je pense que poursuivre un gamin parce qu’il a partagé un fichier, c’est un peu comme il y a quelques centaines d’années, condamner quelqu’un au bagne en Australie pour avoir braconné les lapins de son seigneur. Cela doit ressembler à ça pour les pauvres gens qui veulent simplement regarder un mauvais film gratuitement ». Ce qui est logique vis-à-vis de sa notion de relation avec l’artiste, pour cela il faut que l’auditeur prenne conscience des répercussions directes de ses achats.

Or on reproche souvent aux maisons de disque de s’accaparer la plus grande part du gâteau (à savoir que sur l’achat d’un CD, avec un contrat classique, l’artiste empoche que 7%). Cette excuse est utilisée par beaucoup de pirates qui justifient leurs actes par la volonté de ne pas engrosser les ayants droit au détriment de l’artiste, c’est surement pour cette même raison que Iggy félicite Thom Yorke pour son initiative. Ce dernier a distribué son album en BitTorrent payant, en se passant totalement de service des majors.

Ces réflexions d’Iggy Pop s’inscrivent dans une logique, que l’on ne partage ou pas, qui au lieu de se tourner vers une gratuité de la musique s’oriente, au contraire, vers sa rémunération directe à son auteur. Cette logique répond à tout un pan des critiques des pirates, mais va à l’inverse de l’intérêt des majors. C’est les initiatives individuelles, aussi différente soit-elle, cités dans l’article qui pourront faire bouger les lignes vers un nouveau modèle économique.

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1 Commentaire

  1. Assez d’accord dans une certaine mesure, il est facile de dire faut se passer de maison de disques quand t’as vécu à une époque qui obligeait à avoir un deal avec un label ou major, ces mêmes labels et majors qui ont aidés à bâtir des artistes comme Mr Iggy Pop, à organiser la carrière de ces mêmes artistes sinon ça serait la merde les mecs serait encore à jouer dans les bars… chacun son taff un artiste seul ne peut pas assurer sa promo, son management, booker ses concerts, gérer les fans etc etc etc, pour lancer une carrière t’es obligé de passer par une maison de disque après une fois que t’as une notoriété mondiale t’en a rien à secoué, tu sais que ça va se vendre, le public est déjà là…

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