C’est une information qui serait presque passée inaperçue sans la presse, le gendarme des télécoms aux USA s’apprête à abolir la neutralité du web. La neutralité du web repose sur le principe que l’on ne doit pas faire de distinction entre les acteurs ainsi lorsque vous payez un accès internet vous avez accès à internet dans sa globalité. Mais en parlant de « traitement préférentiel » les États-Unis ouvrent la voie à internet à deux vitesses, avec d’un côté les riches qui surferont à toute vitesse, et de l’autre côté les pauvres qui verront les bits arriver au compte-goutte.
Le principe et l’origine : Explosion de la consommation et lobby des FAI
Depuis ses dernières années, les FAI (Fournisseur d’accès internet comme Orange en France) se plaignent de l’augmentation exponentielle de la consommation d’internet. Les usagers font transiter de plus en plus de données, la faute à l’augmentation de la vitesse qui permet à tout le monde de faire du streaming, télécharger des jeux sur steam, regarder des vidéos en boucle sur Youtube,.. C’est d’autant plus marqué aux USA par le fait de l’utilisation massive de site de streaming illimité et légaux (Netflix,..).
Pour répondre à ce problème qui augmente les coûts des FAI, il est prévu de faire payer les sites qui nécessite beaucoup de bande passante. Ainsi Netflix, Steam, Google devront mettre la main à la poche pour que leurs utilisateurs puissent bénéficier de voie d’accès privilégié. Cela poste deux problèmes : ces services répercuteront ces coûts sur leur prix et les services tel que les start’up ne pourront pas se permettre de payer ce surcoût. Cependant les FAI sont obligés de laisser un accès au site même si ce dernier ne débourse pas d’argent, mais cet accès se doit d’être suffisant à son utilisation ce qui laisse entendre une utilisation au ralenti.
Mais au-delà du système de voie préférentiel, se profilent la fin de l’illimité. Par exemple le premier câblo-opérateur américain propose 300 gigas d’internet, pour chaque tranche de 50 gigas supplémentaires l’utilisateur devra débourser 5$ (certains concurrents proposent 1$ le giga supplémentaire).
Quelles répercussions sur le téléchargement illégal ?
Ce système annoncerait presque la mort du téléchargement illégal. Il est quasiment impossible qu’un service de téléchargement se mette à payer pour ses utilisateurs. Les FAI pourront très bien proposer un débit maximal de 300 ko/s (ce qui semble bien plus que suffisant) pour l’utilisation du bitorrent, de Uploaded, de Mega,.. Si on couple cette solution avec la baisse des quotas, on peut apercevoir un système semblable à ce que font les opérateurs mobile en France. Ces derniers mois nous avons vu apparaitre des offres télécoms avec un quota limité et un accès illimité à certains services, afin de pousser l’utilisateur à les utiliser (RED et Youtube illimité, Orange et le Cloud orange illimité).
Il est plus que probable que l’on arrive prochainement aux États-Unis à des forfaits avec un quota de seulement 50 gigas mais un accès illimité aux Netflix, Google, Steam et consorts. Chaque giga supplémentaire étant ensuite payant à des tarifs élevés. Ce système serait très intéressant et pour l’industrie du divertissement et pour les câblo-opérateurs, les deux étant très liés outre-Atlantique. Sans compter qu’il est possible qu’on arrive à des forfaits un peu moins à l’origine (répercussion de la baisse du manque à gagner du au piratage et de la baisse du data) pour « faire passer la pillule » auprès des utilisateurs. Par exemple Time Warner Cable propose une limite de 30Gb (et 1 dollar par Gb supplémentaire) en échange de… 5 dollars de réduction par mois.
Ce scénario qui est entrain de se dérouler aux USA peut très bien s’appliquer en France, les différents opérateurs nous ont déjà préparés à ce fonctionnement. Free en limitant l’accès aux services de Google (Youtube notamment) a initié la voie préférentielle (il demande aux services consommateurs de bande passante de payer). Orange et SFR avec leurs offrent mobile à accès illimité uniquement vers certains services partenaires ont quant à eux ouvert la voie aux quotas payants. L’avenir d’internet comme nous le connaissons aujourd’hui pourrait définitivement changer si cela venait à être appliqué.
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